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Survies

20 décembre 2008

Putain que c'est bon!

- Il se passe incontestablement quelque chose entre la paroxétine et vous... Mon médecin a tout compris. Après un mois de paroxétine, je me sens complètement différent. Ou plutôt complètement moi-même. Back to myself. Je retrouve goût à tout, sortir, rigoler, écouter, m'intéresser. Et draguer. Depuis un mois, mes sens sont de nouveau en éveil. Pire, à l'affût. Au taquet, parfois. J'ai envie de séduire, d'aimer, d'embrasser, de prendre dans mes bras et de faire l'amour. Je briserais bien quelques coeurs aussi tiens. Je me sens beau de nouveau. Enfin, charmant en tout cas. Dingue tout ce que la paroxétine peut faire. - Reste à savoir si on part du principe que vous gardez ce traitement à vie... Mon médecin m'a surpris là. Ca veut dire quoi? Comment savoir, comment prédire? Et qu'est-ce que ça changerait dans ma prise quotidienne? Le principal est que je me sente bien. Je m'en fous si c'est du placebo, du neuro-psychologique ou de la poudre aux yeux. Ca marche et c'est bêtement et naïvement tout ce qui compte pour moi. Le reste, je m'en fous. Je préfère vivre avec cette petite pilule que survivre sans. Et là, je vis. Je revis. Et putain que c'est bon.
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30 novembre 2008

Une par jour, en forme toujours

Bon, ben ça y est, j'ai recommencé. Je reprends de la paroxétine. Cet élixir magique qui, début 2006, m'avait fait basculer dans l'autre monde. Celui d'où je venais. Elle avait rechangé ma vie, m'avait redonné des forces et surtout l'envie de redépenser mon énergie sur des choses qui en valent la peine. Depuis mai 2007, je n'étais plus sous paroxétine et mon humeur jouait à saute-moutons. Pire, aux montagnes russes. C'était la croix et la bannière et je me demandais vers quels enfers ma galère voguait ainsi. J'en ai reparlé cet été. Avec mon psy, puis avec mon médecin. Ils m'ont déculpabilisé. "Entre deux maux, il faut choisir le moindre". En gros, mieux vaut améliorer sa qualité de vie avec un petit médicament en plus que de rester dans une espèce de flottement en se congratulant de se passer de ces petites pilules. L'auto-satisfaction ne suffit pas à mener la vie qui nous ressemble. J'ai donc décidé de la reprendre. Et l'effet est psychologiquement quasiment immédiat sur moi. C'est dingue. Après quelques jours déjà, je me surprenais à provoquer mes pensées angoissantes, à les faire naître pour voir si elles allaient s'amplifier. Eh bien non. Elles s'estompaient, repartaient d'où elles venaient. J'ai moins mal au ventre, je me remets à imaginer des sorties et des rencontres. Je sais que ça ne marche pas pour tous les phobiques. Et pas de la même façon. Pas avec la même intensité. Mais moi c'est ma nouvelle béquille. Et je préfère boîter avec le sourire que marcher à pieds joints dans la semi-déprime. Alors, viens donc paroxétine. Je sens qu'on va être potes pour un bout de temps.
22 septembre 2008

Envisager le pire

La semaine dernière, c'est arrivé.

Je suis allé manger chez une amie, un petit repas sans prétention, des discussions sympathiques et sans pression particulière. Nous avons même parlé de ma laxophobie.
Dans ce genre de "petite" sortie, je me lance toujours des défis. Je suis toujours satisfait de tenir le plus longtemps possible sans aller aux toilettes.

Et là, je n'y étais pas allé de la soirée. Même pas envie.

Je suis remonté dans ma voiture avec un petit mal de ventre. Il était temps de rentrer. J'en avais pour une dizaine de minutes. Et ça n'a pas suffi.

Le mal s'est intensifié, j'ai serré tous mes muscles, respiré profondément. Chaque virage est devenu interminable, chaque feu rouge un supplice. Je comptais les secondes et n'arrivais plus à me distraire.

Et je n'ai pas réussi. Il m'a manqué une minute, une pauvre petite minute. J'avais à peine garé ma voiture que j'ai dû relâcher mes muscles. Il faisait nuit, j'étais en bas de chez moi, il n'y avait personne autour.

C'aurait pu être une catastrophe, une fin du monde, un point d'orgue. J'aurais pu, depuis, m'enfermer chez moi avec la peur que ça n'arrive encore le lendemain. Et le surlendemain. Mais ça a été comme une libération. Comme un signe extérieur pour me faire comprendre que le "pire" est surmontable. Qu'il n'empêche pas de vivre. J'aurai revécu ces signes annonciateurs, je me souviendrai à quoi ils ressemblent. Je prends ça comme un répit inestimable.

Ce qui me rassure? Entendre que ça n'arrive pas qu'aux laxophobes.

Je dois être fou de ne pas être désespéré.

15 septembre 2008

Phobie, je t'encule

Je me sens mieux, merci.

L'été a été particulièrement difficile. Les amis partis en vacances, j'ai bossé, retranché dans ma tour d'ivoire. Et moins je sortais, plus les sorties me semblaient terrorisantes. Le moindre verre à l'extérieur, un simple resto, une balade, j'en arrivais à redouter chaque proposition de quitter mon palais doré.

Et puis je suis parti en vacances. Une semaine à Sitges, avec un ami. Une semaine de sorties, de rires et de rencontres. Des angoisses, bien sûr. Ca faisait longtemps que je ne m'étais pas retrouvé à draguer dans un bar, à me balader au hasard des rues ou à déambuler sur les plages, la nuit, à la recherche d'un peu de sexe. Mais au fur et à mesure de la semaine, j'ai retrouvé un bien-être, une aisance oubliée. Et puis du plaisir donc.

La phobie, c'est ce petit alien qui m'accompagnera toute ma vie. Chaque victoire comme celle de ces vacances, c'est le signe que je suis capable de reprendre le dessus. C'est elle ou moi. Et là, c'est moi. Plus j'avance, plus elle recule et plus je l'encule. Et à sec.

Mais ce n'est jamais gagné. Il faut rester dans le mouvement. Continuer à bouger, sortir. Et plus je drague et plus je ressentirai des regards bienveillants ou tendres. L'orgueil se nourrit de yeux brillants. Et c'est essentiel pour m'encourager à ressortir le lendemain.

Et rentrer et sortir sans arrêt, c'est jouissif.

8 août 2008

Des promesses bling bling

Il est extrêmement frustrant, lorsqu'on souffre d'un mal, de voir que les grands de ce monde jouent les hypocrites à ce point. Ils reconnaissent l'existence du mal mais le laissent empirer.

Ainsi, aucun membre du gouvernement français n'a daigné se rendre à Mexico, pour la conférence internationale sur le SIDA. "Problèmes d'agenda" ont invoqué les officiels.

Tu m'étonnes, ils étaient tous en vacances.

Face aux remontrances des associations, le gouvernement se contente de communiqués lapidaires et lâches, n'osant se montrer pour expliquer son manque d'implication et le non respect de ses promesses.

Les associations et les laboratoires se plaignent de la diminution de leurs subventions. Pourquoi l'Etat ne répond-il pas à ces inquiétudes? Ah ben si, vous avez raison, ils ont dit : "nous mettons tout en œuvre et nous nous battrons...blabla...des moyens à la hauteur de ce fléau....blabla....et nous aiderons les pays qui...blabla....". Les ministres ont peut-être de bons arguments. Peut-être. Mais on ne les entend pas.

Monsieur le président, les citoyens français sont parfaitement conscients que l'économie est le nerf de la guerre. L'argent fait tourner le monde. Et donc la France. On est d'accord.
Mais une pandémie coûte très cher. Les soins et les traitements. Et ce qui touche les pays les plus pauvres nous revient à la gueule d'une façon ou d'une autre aussi. Pourquoi autant d'engagements sur le cancer et alzheimer, et pourquoi un tel retrait sur le SIDA?

Ah oui, le sida est une maladie honteuse, j'oubliais. Questions de popularité.

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21 juillet 2008

Contrition

Persécuteur et persécuté sont identiques. L'un s'abuse en ne croyant pas avoir sa part de souffrance ; l'autre s'abuse en ne croyant pas participer à la culpabilité.
[Arthur Schopenhauer]

J'ai lu, je ne sais plus où, que la phobie pouvait naître d'un sentiment de culpabilité.

L'idée est intéressante, je vais en parler avec mon psy demain matin.
J'y ai déjà réfléchi un peu, j'ai commencé à explorer mon passé et mes refoulements. Et je sais que je culpabilise. Pour différentes choses. Par rapport à ma mère, par rapport à ma sexualité, à ma maladie aussi. J'en suis là, le terrain est miné et le terreau extrêmement malléable.

La laxophobie est handicapante, elle incite à se renfermer, à s'isoler, à éviter. Ce n'est pas anodin. C'est un frein infligé de l'intérieur. Ainsi, je me serais inconsciemment créé cette phobie pour me punir. Ou comme excuse pour ne plus vivre ma vie d'avant. Soit parce que la pression était trop forte, soit parce que je m'en voulais de vivre cette vie-là.

Il faut que je démêle tout ça. La phobie et la culpabilité.

La chance ou le bonheur se transforment en culpabilité, entraînant dans leur sillage tout ce qui est positif, disait Pierre Daco, dans Les voies étonnantes de la nouvelle psychologie.

Je file méditer. Je reviens beaucoup plus tard.

20 juillet 2008

Emporté par la foule

Je deviens de plus en plus sauvage.

Pas une sauvagerie sexuelle, pas de violence non plus. Simplement, l'impression de m'éloigner des gens, de rechercher la solitude, de fuir les événements accompagnés, les moments partagés. Non pas que je m'enferme chez moi non plus. Au contraire. Je suis de nouveau célibataire et je redécouvre les terrains de chasse en tous genres, les sorties improvisées et les coups de folie. Mais seul. Au milieu de la foule, certes, mais seul.

C'est la phobie, je n'ai aucun doute là-dessus. La phobie me confine dans cette peur du regard de l'autre. Accompagné et à l'extérieur, j'ai toujours cette petite boule d'angoisse, cette anxiété. Je crains toujours que le pire n'arrive. Il n'arrive pas mais cette peur devient anticipation. La peur de la peur. Un classique chez les phobiques. Du coup, j'évite. Classique aussi.

Tout est clair. Je recherche l'anonymat. Pour n'avoir de comptes à rendre à personne, pour pouvoir me sentir libre et fuir quand le souhaite. C'est plus facile pour se lancer des défis, pour oser. J'ai moins peur de l'échec.

Mais je sais aussi que je ne pourrai pas vivre comme ça éternellement. Quoique.

Un jour, je devrai bien rencontrer un autre garçon, repartir à zéro, le voir, puis le revoir. Surmonter ces angoisses et revivre un amour.

En attendant, j'évite. Même d'y penser.

J'évite les amis, les amours, les amants.
Je vis seul. Au milieu de la foule.

7 juillet 2008

Les tenues d'Adam

Bon ben je l'aurai eue, ma dose d'excitation à la nudité.

Je reviens d'une semaine de vacances dans un village naturiste du sud de la France. Oui oui, vous lisez bien, un village naturiste. Ceux qui ne sont pas adeptes de telles pratiques, que certains jugent dépravées, d'autres au contraire d'une pureté inouïe, n'imaginent sans doute pas ce que c'est que de sortir de chez soi, le matin, entièrement nu. Se poser la question quelques secondes, puis mettre la clé dans la serrure et descendre dans les petites rues, le corps entièrement soumis aux caresses du vent et du soleil.
Puis, faire quelques boutiques, quelques courses et aller s'étendre sur le sable. Entrer dans l'eau, toujours nu, et nager comme à l'aube de la vie.
Enfin, rentrer chez soi et s'installer sur le balcon, à discuter avec d'autres voisins nus, un verre à la main.

Certes, il faut quelques heures, voire un jour ou deux pour ne plus fixer les corps, les sexes, regarder dans les yeux, ou ne plus regarder du tout. Quelques heures aussi pour que le liquide séminal cesse de glisser hors de ma verge à chaque nouvelle sensation.

La nuit venue, les corps se rhabillent alors et versent dans l'érotisme. Comme s'ils avaient oublié tout ce qu'ils avaient vu de la journée pour mieux le suggérer à nouveau, le deviner, le redécouvrir.

Le naturisme, c'est aimer montrer à tous ce que l'on prendra plaisir à dévoiler dans l'intimité.

9 mai 2008

Le long du corps

Y'a rien à faire. Quand il fait beau et chaud -ou l'inverse-, j'ai des envies de torridité.

C'est comme une petite démangeaison qui commence dans le ventre, qui titille mon nombril à force d'images de corps masculins, de torses, de cuisses, de positions et de contextes fantasmés. J'imagine de la nudité, de l'alcool, et les deux ensemble. Je vois du sexe tout autour, tout dessus, et puis en-dedans de moi.

J'ai l'envie de me déshabiller, de vivre nu, de me montrer, de m'exciter et d'exciter les autres, j'ai envie qu'on me regarde, que j'éructe en plein air, la brise le long du corps.

Mais s'il était si naturel d'être nu, ça ne m'exciterait probablement plus.

L'excitation, c'est la suggestion des voiles qui courent le long du corps.


24 février 2008

Mort de pleurs

Je suis à fleur de peau au sujet de la mort.

Je m'en suis rendu compte hier, au cinéma. La moindre scène où il est question de perdre un être cher, de vivre dans son souvenir ou de réaliser la solitude de la vie m'humidifie les yeux. Ce n'est pas anodin. Je pensais avoir "réglé" ce décès. La belle illusion, l'aveugle aveuglement.

C'est idiot. C'était une comédie. C'était censé être drôle.

Et moi, je tombe dans le panneau. A chaque fois. Je me projette et je retrouve, dans les personnages à l'écran, ceux de ma propre vie. Je n'ai aucun mal à imaginer une perte et ses conséquences, le mal que ça fait, le vide que ça crée. Et cet horrible sentiment d'isolement, de dérive. Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Je sais ce que ressentent les acteurs. Et plus ils jouent bien, plus je ressens leurs larmes. Avec tout ce qu'il y a derrière.

Et d'abord, ça veut dire quoi, "régler" la perte d'un proche? Etre capable d'en parler sans pleurer? D'y penser sans pleurer? Avoir tué l'affect de l'événement, banalisé la mort, asséché mes glandes lacrymales?

J'en parlerai à mon psy demain.

Je suis sûr qu'il a un avis sur mes glandes lacrymales.


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